LE LIVRE DE BERNADETTE
Le livre de Bernadette est le fruit de l’ensemble du groupe de l’atelier Théâtre de Valenton. Il est le reflet des séances partagées avec notre metteur en scène, Yaël BACRY. Il relate le résultat des exercices, les expressions qu’ils ont générées et les moments qui pourraient donner de l’inspiration, lors du travail sur une pièce de théâtre.
Le livre de Bernadette est à la disposition de tous les membres du groupe pour le lire ou qui ont envie de le compléter.
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Au théâtre, il est recommandé de se remplir de l’énergie par le sol, puis de faire circuler cette énergie dans tout le corps : du haut en bas et de bas en haut. Les exercices de massages et de « l’ours qui se frotte à l’arbre » permettent cela.
Il convient, ensuite, de travailler l’expression corporelle et d’observer ses partenaires. Les exercices « Regarde ! », « actions – réactions » et « suivre une personne en marchant » nous font prendre conscience de la présence de l’autre.
« Ralentir au maximum les actions pour se nourrir des autres ».
Puis, le travail du corps dans l’espace est important. Imaginer une main qui peint une toile, une main qui cueille une pomme, un geste au public en se déplaçant…
Pour les improvisations, il est indispensable d’avoir de l’imagination ou de la créer, transformer une chaise en guitare ou vivre une séance de cinéma, film d’horreur.
Il convient de toujours penser à « ouvrir ses fenêtres » pour être vraiment présent sur scène.
« Ecouter le silence, écouter l’autre… »
L’écoute de l’autre est cruciale. Pourtant, nous avons une fâcheuse tendance à ne pas nous écouter, pris dans le feu de l’action ou par notre égo démesuré.
Et la parole dans tout cela ? J’y viens.
Bien que l’on s’en fasse l’idée inverse, la parole n’est pas le plus important au théâtre. J’ai même envie de dire qu’elle est secondaire lorsque l’on maîtrise bien l’expression de son corps. Elle vient du bas du ventre, elle sort naturellement lorsque le corps « parle ».
Prendre contact avec le public ou le partenaire, laisser venir le geste puis lire une phrase, mettre une image ou un sentiment personnel sur un mot clef de cette phrase et la prononcer en direction de qui on s'adresse.
Traverser la scène en direction d’un partenaire en ayant une mine tantôt neutre, tantôt agressive. Ce dernier doit marquer la limite de son espace vital par une extension du bras. En cas d’agressivité un « non » ou un « stop » ponctue le barrage et avant de repartir une réponse d’acceptation ou de colère est improvisée par celui qui est venu au contact.
Le placement du corps et de la voix vont de pair : exercice sur la position du guerrier.
Improviser une scène sans paroles, puis en les ajoutant. « Tenir » le corps lorsque l’on est entraîné par un autre comédien.
Expressions de Yaël au cours de l’atelier que je fais miennes :
« Faire surgir de l’inconnu, faire sortir ce que l’on ne montre pas dans le quotidien »
« Les idées, ce sont de la matière morte »
« Au théâtre, on cherche une liberté, on construit une utopie »
« Croire à ce que l’on fait mais ne pas s'oublier»
« Etre comédien, c’est être solidaire, c’est écouter l’autre »
« Ne pas se mettre hors du groupe »
« Celui qui porte un jugement falsifie la vérité »
« Au théâtre, on ne juge pas, on a un regard bienveillant »
« On ne doit pas juger le personnage que l’on joue et on doit le défendre même si, à priori, on pense qu'il est mauvais. On doit lui rendre une humanité »
« Le théâtre c’est disséquer le cœur et l’âme humaine, c’est se poser, ouvrir et interroger son fonctionnement, son humanité »
« Quand on visite le personnage de l’intérieur, on laisse au spectateur la liberté de le considérer ou pas »
« Au théâtre, nous devons nous permettre d’exister et d’être nous-mêmes.»
« On renaît sur le plateau »
« Souvent, on se punit ou on se maltraite soi-même »
« Il faut vivre les mots »
« Le personnage n’existe pas. Lorsque l’on joue un personnage, c’est l’acteur qui existe car nous avons tous les personnages en nous »