mercredi 22 janvier 2014

Deuxième séance avec Eleonora par Patrick

Etonnant travail sur la relaxation, mais comment ne pas aller au-delà de la recherche des sensations physique sur la respiration, à la méditation sur le souffle ... dans cet exercice de travail à deux j’ai remarqué que les paires se sont constituées spontanément par genre. J’ai donc été le seul homme faisant l’exercice avec une femme (Eleonora). Savoir si une retenue de votre part vous a fait choisir un partenaire de même genre ou le seul hasard ? 
Je repense à cette sensation que Sri Aurobindo nommait la CHAKTI : cette énergie féminine universelle qui féconde la force intellectuelle de l’homme. Etonnante expérience que je n’aurais pas imaginé trouver dans un atelier théâtre. 
Ensuite, sur musique de Nino Rota, (thème de 8 ½ sur You Tube) travail inspiré de Pina Bausch. Eh bien, cela semble fonctionner ! vive la Chakti. 
Je propose que nous améliorions les bases de départ en s’inscrivant dans un rectangle aux proportions du nombre d’or (sectio aurea ...) 

lundi 20 janvier 2014

De Sandrine

Je voudrais reprendre les termes sur "le dernier mot" de A. Mnouchkine, bouquin que m’a prêté Patrice.

"Il faut parfois un dernier mot, et dans ce cas-là, mieux vaut qu’il revienne au metteur en scène.
Sinon interviennent des pertes de temps incommensurables et des facteurs personnels.
Mais si tout se passe dans la création, pas dans un rapport de forces, pas dans le narcissisme de chacun, mais bien dans la création, il n’y a pas de dernier mot."


Je pense que chaque membre de notre troupe pourrait se reconnaitre..

lundi 13 janvier 2014

PATRICK en réponse à Contribution au cahier B.

Théâtre du silence .... Je ne sais pas vous, mais moi.... Désolé Yaël de ta chute, et je te souhaite une meilleure poursuite d’année à suivre ! et merci d’avoir organisé la séance dernière. Tu n’aurais d’ailleurs pas pu faire l’échauffement avec nous, ca ne ressemblait pas à de la rééducation ! 

C’est une autre perception du rapport du corps au temps que nous avons travaillé. Bernadette ne manquera pas de signaler la marche du Golum, et les couchers - debout au métronome ! 
Pour l’intermède sur YouTube : j’ai facilement trouvé « Familie Flöz » puis « Infinita ». Ensuite nous avons eu, rassemblés en cercle, méditation à l’écoute du silence. Belle illustration de ce que tu nous a dit précédemment. Et les bruits isolés qui perçaient, chacun les a interprétés à l’aune de ses pensées. Etonnant. Et c’est peut-être là que nous nous sommes rapprochés de notre enfance. 

Je dédicace à Sandrine poète notamment ce texte de François Cheng :

Ame charnelle, cette basse continue en chacun
Lorsque le toucher d’un autre le fait
Vibrer, résonner

Lentement alors s’élève
Eveillé puis émerveillé
Eveillant puis ensorcelant

Le chant de la haute enfance
Jadis éclatant puis oublié
Longtemps enfoui puis souvenu
Psalmodiant le présent de sa plénitude
Où le lys éclos rejoint enfin l’étoile...

L’être n’est-il justement cette musique
Qui depuis l’origine
Cherche à se faire entendre
Qui attend
Chaque instant de chaque jour
Et chaque jour de toute une vie
Que la main sache enfin toucher la lyre ?

Et toi aussi Alexeï a ressenti la basse continue de la cloche Népalaise et de ton imagination réunies !

Keats était le poète qui savait écrire sur l’eau ; Shelley le rappela sur sa tombe lorsqu’il se fut noyé en baie de Naples, et il rajouta : mais sur le silence, on ne sait pas écrire.


Rien de plus.

lundi 9 décembre 2013

LE LIVRE DE BERNADETTE

Le livre de Bernadette est le fruit de l’ensemble du groupe de l’atelier Théâtre de Valenton. Il est le reflet des séances partagées avec notre metteur en scène, Yaël BACRY. Il relate le résultat des exercices, les expressions qu’ils ont générées et les moments qui pourraient donner de l’inspiration, lors du travail sur une pièce de théâtre. 

Le livre de Bernadette est à la disposition de tous les membres du groupe pour le lire ou qui ont envie de le compléter


*** 

          Au théâtre, il est recommandé de se remplir de l’énergie par le sol, puis de faire circuler cette énergie dans tout le corps : du haut en bas et de bas en haut. Les exercices de massages et de « l’ours qui se frotte à l’arbre » permettent cela. 

          Il convient, ensuite, de travailler l’expression corporelle et d’observer ses partenaires. Les exercices « Regarde ! », « actions – réactions » et « suivre une personne en marchant » nous font prendre conscience de la présence de l’autre. 


« Ralentir au maximum les actions pour se nourrir des autres ». 

          Puis, le travail du corps dans l’espace est important. Imaginer une main qui peint une toile, une main qui cueille une pomme, un geste au public en se déplaçant… 

          Pour les improvisations, il est indispensable d’avoir de l’imagination ou de la créer, transformer une chaise en guitare ou vivre une séance de cinéma, film d’horreur. 

          Il convient de toujours penser à « ouvrir ses fenêtres » pour être vraiment présent sur scène.


 « Ecouter le silence, écouter l’autre… » 

          L’écoute de l’autre est cruciale. Pourtant, nous avons une fâcheuse tendance à ne pas nous écouter, pris dans le feu de l’action ou par notre égo démesuré. 

          Et la parole dans tout cela ? J’y viens. 

          Bien que l’on s’en fasse l’idée inverse, la parole n’est pas le plus important au théâtre. J’ai même envie de dire qu’elle est secondaire lorsque l’on maîtrise bien l’expression de son corps. Elle vient du bas du ventre, elle sort naturellement lorsque le corps « parle ». 

          Prendre contact avec le public ou le partenaire, laisser venir le geste puis lire une phrase, mettre une image ou un sentiment personnel sur un mot clef de cette phrase et la prononcer en direction de qui on s'adresse. 

          Traverser la scène en direction d’un partenaire en ayant une mine tantôt neutre, tantôt agressive. Ce dernier doit marquer la limite de son espace vital par une extension du bras. En cas d’agressivité un « non » ou un « stop » ponctue le barrage et avant de repartir une réponse d’acceptation ou de colère est improvisée par celui qui est venu au contact. 

           Le placement du corps et de la voix vont de pair : exercice sur la position du guerrier. 

          Improviser une scène sans paroles, puis en les ajoutant. « Tenir » le corps lorsque l’on est entraîné par un autre comédien. 


 Expressions de Yaël au cours de l’atelier que je fais miennes : 

« Faire surgir de l’inconnu, faire sortir ce que l’on ne montre pas dans le quotidien » 
« Les idées, ce sont de la matière morte » 
« Au théâtre, on cherche une liberté, on construit une utopie » 
« Croire à ce que l’on fait mais ne pas s'oublier» 
« Etre comédien, c’est être solidaire, c’est écouter l’autre » 
« Ne pas se mettre hors du groupe » 
« Celui qui porte un jugement falsifie la vérité » 
« Au théâtre, on ne juge pas, on a un regard bienveillant » 
« On ne doit pas juger le personnage que l’on joue et on doit le défendre même si, à priori, on pense qu'il est mauvais. On doit lui rendre une humanité » 
« Le théâtre c’est disséquer le cœur et l’âme humaine, c’est se poser, ouvrir et interroger son fonctionnement, son humanité » 
« Quand on visite le personnage de l’intérieur, on laisse au spectateur la liberté de le considérer ou pas » 
« Au théâtre, nous devons nous permettre d’exister et d’être nous-mêmes.» 
« On renaît sur le plateau » 
« Souvent, on se punit ou on se maltraite soi-même » 
« Il faut vivre les mots » 
« Le personnage n’existe pas. Lorsque l’on joue un personnage, c’est l’acteur qui existe car nous avons tous les personnages en nous »